vendredi 1 février 2008

Sarko arrive et c'est la panique

Depuis l'annonce de la visite du Président de la République, c'est la panique à Gandrange. Tous veulent connaitre l'accueil que lui réserveront les salariés et syndicats de l'usine. Les conseillers de l'Elysée, de la Préfecture, de la police et des médias, chacun y va de la même question : "Alors, comment allez-vous accueillir le Président ?". Certainement pas comme les marins pêcheurs. C'est l'erreur stratégique de communication à ne pas commettre. Il est évident que Nicolas Sarkozy vient se "refaire" une santé médiatique. Sa baisse dans les sondages le ronge, le perturbe et l'irrite au plus haut point.

Or, s'il est un domaine dans lequel il excelle c'est dans la provocation. Souvenez-vous des pêcheurs qui l'invectivaient, "viens, descends me le dire en face". Une visite destinée à comprendre les difficultés d'une profession s'est transformée en échanges aigres-doux devant les caméras. Et, il aime ça le bougre. Ses électeurs aussi. Surtout ses électeurs. Imaginez, le Président intrépide qui n'a peur de rien, il se frotte aux "méchants" syndicalistes et leur fait front. Ca c'est du Président. Ne cherchez pas, il est là Zorro. Résultat de cette opération "com", personne ne se souvient de l'objet de la visite mais tous ont en mémoire la riposte présidentielle.

N'oublions pas non plus que ses amis de l'UMP sont plutôt mal dans cette campagne des municipales, donc cette visite et celle des Kléber la semaine suivante est du pain béni pour les régionaux d'étape. Nicolas va leur redonner du baume au coeur pour affronter dans l'adversité cette échéance évidemment pas politique du tout. Ca fera bien oublier pendant un temps les promesses du "travailler plus pour gagner plus" et consort. Ne soyons pas dupes, l'objectif de cette visite est aussi là, surtout là. Le Président vient en Lorraine pour sauver les usines. Beau slogan pour une campagne, non ?

Les lorrains en général et les sidérurgistes en particulier ne doivent pas tomber dans ce piège. Il n'en demanderait pas tant. Et, nous ne le voulons pas. Ne lui offrons pas sur un plateau en or l'occasion de montrer à la France entière qu'il ne craint personne, que les sidérurgistes ne savent pas se tenir et que leurs syndicats ne sont bons qu'à hurler devant des caméras. Il risquerait de remonter dans les sondages et c'est reparti pour un tour. Les piles alcalines, vous connaissez ? Donc, ne soyons pas sa recharge.

Au contraire, soyons nous-mêmes. Des gens en colère mais soucieux de notre avenir, dignes, sérieux et respectueux. Une colère saine et juste. Allons sur son terrain, le politique. Questionnons-le sur le fond du dossier, sur les engagements pris devant l'intersyndicale à l'Elysée. Quels moyens avez-vous d'influer sur la décision de Mittal ? L'Etat peut-il investir dans une usine privée ? Comment ? Quelle solution avez-vous envisagé pour les sous-traitants ? Quelle impartialité de l'Etat dans la gestion du contre-projet ?

Enfin, cassons ces clichés qui nous ont fait si mal parfois. Montrons au monde entier notre connaissance du métier, notre intérêt pour l'outil industriel, allons sur des débats qui obligeront le Président à nous répondre et non pas à nous reprendre. N'ayons pas une attitude "bling bling" car dans ce domaine il a déjà beaucoup d'avance.

Soyons beaux, soyons nous, soyons des sidérurgistes, des travailleurs, des femmes et des hommes debouts. C'est le meilleur service que nous pourrions rendre à notre usine et à notre combat.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

M. Sarkozy flatte les syndicats de Gandrange. M. Sarkozy les manipule. La piège de la com' de Sakozy s'est donc refermé sur nous. Mais comment rejeter une visite du Chef de l'Etat qui nous demande si gentillement de l'inviter ? Le point positif c'est que cela enm..... la Direction de devoir agumenter dur avant de mettre le contre-projet à la poubelle !

Ensemble pour Gandrange a dit…

Sarkozy et Carla se sont mariés ce matin et bien souhaitons leurs autant de bonheur que ce qu'il fera pour Gandrange.