mercredi 14 mai 2008

Un Comité d'Entreprise exceptionnel !

La Direction a convoqué, aujourd’hui, un comité d’entreprise exceptionnel, à 16 h 00 au Gesim de Metz, avec pour ordre du jour 2 points :
1) Information sur la situation grave et dégradée de l’entreprise ;
2) Création d’une commission préparatoire à la réunion du comité d’établissement extraordinaire du 30 mai 2008.
Sur le 1er point :

Le Président (M. Lauprêtre) informe le CE du mouvement de grève qui paralyse l’usine depuis le P3 de lundi dernier. Entre 30 à 40 salariés sont à l’origine du mouvement, encadrés par la CGT.
De nombreuses dégradations ont été constatées par le service gardiennage et le Président souligne que bon nombre des grévistes ont abusé de boissons alcoolisées.
Il regrette vivement l'attitude de la CGT qui n’a pas permis un retour à la normale. (serait -elle débordée par les événements ?)
Toujours selon le Président, ce mouvement aura de lourdes conséquences pour notre société (Ah, bon ? Lesquelles ?).

Pour la CFDT, il n’est pas acceptable que certains puissent s’adonner à de tels dégradations et notamment en s'en prenant à des outils utiles à la sécurité des biens et des personnes.
Comment peut-on dans le même temps tenir des discours sur le respect de l’outil et de la sécurité et agir de façon irresponsable dans le seul but de se payer « une action d’éclat ». Où est l’intérêt des salariés dans tout ça ?
Pour la CFDT, si certains en sont arrivés là, c’est aussi la grande faute de la Direction (si toutefois il en reste une). A force de manier la langue de bois, de ne pas communiquer, d'hésiter sans cesse ou encore d'avoir peur de leur ombre, les esprits se sont échauffés et voilà le résultat. Qui sème le vent récolte la tempête.
Les salariés jugeront mais d'ores et déjà la CFDT renvoie dos à dos ces deux attitudes qui ne répondent en rien aux légitimes attentes du personnel.
Sur le 2ème point :

La création d’une commission dont l’objet est de discuter (donc négocier) le plan social est accepté par les 3 organisations syndicales.
2 réunions sont d’ores et déjà programmées, les 16 et 20 mai. D’autres pourront avoir lieu si nécessaire avant le 30 mai.
Enfin la CGT a pris conscience qu'il était temps de parler de la réalité des salariés. Enfin elle a compris leur inquiétude sur leur devenir. Enfin elle a constaté, amèrement certainement, que les juges, les avocats et autres tribunaux ne sont pas toujours la solution qu'attendent des salariés durement éprouvés depuis des mois.

Elle ose, enfin, prononcer des mots comme « mesures sociales », reclassements, mutations, conditions de départs, OVE (Offre Valable d'Emploi), primes, etc. Bref, toutes ces choses qui feront ou pas que le personnel soit rassuré et sécurisé lors des départs. Bref, toutes ces choses pour lesquelles la CFDT se bat depuis des semaines quand d'autres l'insultaient en faisant miroiter aux salariés qu'une autre voie était possible.

Alors, les salariés seront-ils plus forts à 3 syndicats pour aboutir à un vrai plan social ? En tout cas ils ne seront pas plus faibles.

Bref, cette commission sera composée de 3 membres par syndicat. A la demande de la CGT, des salariés pourront être parmi ces 3 membres de chaque organisation syndicale.

Pour la CFDT, les 3 membres seront des élus car ils l'ont été par les salariés. De plus, il n'est pas question de faire peser une telle responsabilité sur les épaules de personnes qui n'ont ni l'habitude ni forcément les connaissances nécessaires à une telle négociation.

La démagogie et le populisme ne sont pas dans les coutumes de la CFDT.

Des choix, des actes, en ne se défossant pas de ses responsabilités en refilant la patate chaude aux autres, cette devise est plus que jamais appropriée à la situation actuelle.

Oui, vraiment ce CE exceptionnel l'aura été et à plus d'un titre.

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