mardi 14 avril 2009

Désobéissance professionnelle

L’HEURE DE LA DÉSOBÉISSANCE PROFESSIONNELLE A SONNÉ !

La décision d'arrêter la filière liquide pour une durée indéterminée nous est tombée dessus comme un coup de tonnerre. Toutes les directions du Groupe essaient de nous expliquer l'inexplicable et de nous faire accepter l'inacceptable. Comment peuvent-elles croire que nous allons les laisser faire !?
Rien ne justifie de telles mesures, pas même la crise, aussi grave soit-elle.
Le message doit être clair et ferme, Blaffart, Soury-Lavergne, R. Himpe, Mittal et consorts doivent être persuadés que les sidérurgistes florangeois n'acceptent pas et n'accepteront jamais qu’on les condamne à arrêter leurs outils de production. Rien ne le justifie, rien.
Le site de Florange est un des fleurons du Groupe ArcelorMittal, sa compétitivité, sa fiabilité, son savoir-faire et ses compétences ont toujours été reconnus par tous. Les coûts de production sont même meilleurs que beaucoup de sites côtiers. Alors, que s'est-il passé en quelques semaines ?

LE FANTÔME DE DOLLÉ N'EST PAS MORT, HÉLAS

Souvenez-vous G. Dollé, l'homme qui n'a jamais rien compris à l'industrie, l'homme qui a "construit" Gandrange, l'homme qui fabriquait du "parfum", celui qui avait promis de gagner contre Mittal, qui a finalement reçu une fessée puis a abandonné tout ce petit monde avec ses millions de stocks options.

Cet homme a fait des petits qui, avec l'arrivée de Mittal, se sont mis à l'abri attendant leur heure.
Ceux-là même reprennent du poil de la bête et recommencent à parler du plan Apollo (plan Dollé qui condamnait la sidérurgie continentale).
La crise est une "bénédiction" pour eux, ils vont enfin expliquer à Mittal que c'est un nul et que seul Dollé avait raison.
Pour eux, la seule stratégie valable est de tuer les usines continentales, ce sont eux qui ont raison, ce sont les mêmes qui produisaient "du parfum".
Forcément, c'était leur plan originel, ils ne vont pas se dédire. En réalité, ces choix stratégiques ont été l'objet de débats houleux et c'est politiquement que Florange, Liège et Galati ont perdu.

Et, les raisons économiques dans tout ça ? Faites-leur confiance pour nous monter un plan bidon. Comme on dit, les chiffres ne disent que ce qu'on leur demande de dire.
Alors, Mittal va-t-il accepter de reconnaître qu'il n'était qu'un fabricant d'eau de Cologne ?


LES ACTIONNAIRES GAVÉS, LES SALARIÉS AFFAMÉS

La fête de tout ce beau monde a duré 3 ans. Mittal et ses actionnaires se sont gavés des 22 milliards gagnés grâce aux efforts des salariés. Une véritable orgie. Que ce soit avec du parfum ou avec de l'eau de Cologne, nous leur avons tous servi la table.
Raison de plus pour sentir un véritable sentiment de rage et de colère grandir en chacun d'entre-nous. Où sont passés les fruits de nos efforts ? Dilapidés, évaporés ! Que vont-ils faire de nous ? Virés, remerciés, sacrifiés !

Pourtant, ils seraient bien utiles ces milliards en ces temps difficiles. Non, ils ont préféré s'en mettre plein les poches pensant, peut-être, que la "fête" serait éternelle. Bref, les patrons boivent et les salariés trinquent.


C'EST MAINTENANT OU JAMAIS

Pour éviter que les salariés de Florange soient les nouvelles victimes de leur beuverie financière, chacun doit refuser de payer la facture de leurs erreurs. Nous sommes tous en danger.

En effet, la Direction Générale essaie de rassurer en indiquant que la fermeture des hauts fourneaux ne serait que "provisoire". Mais, en même temps elle estime la durée de la crise entre 5 à 6 trimestres. A partir de là, chacun comprendra pourquoi elle se refuse à donner une date de reprise.

A partir de là, chacun pourra, avec raison, penser qu'elle nous prépare un traquenard. Nous avons trop souvent vu le provisoire devenir définitif.
D'ailleurs, c'est peut-être même une tactique pour tromper tout le monde. Les dirigeants envoient plus d'un millier de salariés à la maison (car il ne faut surtout pas oublier les sous-traitants), leur disant « rassurezvous, nous veillons au grain et nous vous rappellerons le moment venu ». C'est une plaisanterie !
Qui, sérieusement, accepterait d'entrer dans un tunnel dont il ne connait ni la longueur, ni les péripéties qu'il pourrait rencontrer, ni sans même savoir s'il en ressortira un jour ?

Pourtant, c'est ce que nous propose la Direction Générale.

Eh bien, il va falloir s'y opposer fermement si nous ne voulons pas être envoyés à "l'abattoir social". Car, lorsque le personnel sera à la maison, à broyer du noir, il ne sera plus en usine, donc, plus vraiment à l'écoute du discours syndical.

Il sera seul, face à lui-même et à ses inquiétudes.

Diviser pour mieux régner et isoler tout le monde pour éviter la contestation collective, elle est là, leur tactique. Il est là, le danger. Ne tombons pas dans leur piège.


ENSEMBLE ET UNIS, ORGANISONS LA RÉSISTANCE !

La CFDT vous propose un contrat social de résistance. Et, ce n'est pas une faute que de vouloir sauver son emploi. C'est d'un réflexe de survie dont il s'agit.
A tout le personnel d'ArcelorMittal Florange, à tous les salariés de la soustraitance, aux intérimaires, le mot d'ordre doit être le suivant :

Non, vous ne fermerez pas nos outils !
Non, nous ne vous laisserons pas faire !

Le temps de la désobéissance professionnelle est venu. Chefs de service, contremaitres, agents de maitrise, employés, techniciens et ouvriers de tous services, refusez d'arrêter les installations.

N'obéissez pas à des ordres scélérats qui pourraient toutes et tous nous condamner demain. Si les dirigeants actuels n'osent pas s'opposer à Mittal, nous, femmes et hommes de cette usine, de cette vallée, nous nous battrons pour elle.

Nous nous battrons pour nos emplois. Nous nous battrons pour nous. Ne comptons que sur nos propres forces et nos convictions, ensemble démontrons-leur que nous entrons en

désobéissance professionnelle !!!

Après le 27 avril, il se peut qu'il soit trop tard. Ne les laissons pas fermer notre usine, elle pourrait ne plus jamais redémarrer. Dans les prochains jours les syndicats appelleront à des actions ciblées et spécifiques, soyez prêts à les soutenir.

5 commentaires:

Ensemble pour Gandrange a dit…

Alors ca y est les FLAMBEURS de FLORANGE sont touchés alors tout le monde doit bouger!!! Nous a GANDRANGE vous nous avez deja condamnés alors DEMERDEZ VOUS et ca vous fera les pieds!!! Comme ca vous serez a la meme enseigne que nous autre a GANDRANGE.


Voici le genre de commentaire qui n'apporte rien, si ce n'est la division.
Division qui ne peut profiter qu'aux seuls patrons, surement pas aux salariés.

Désolé pour ce courageux anonyme qui a envoyé ce commentaire, il faut être inconscient, extrêmement égoïste et sans aucun doute totalement "con" pour penser que les collègues de Florange doivent également payer.

La mise à mort de Florange, c'est Gandrange tout entier qui crévera, déjà qu'on voit mal comment le reste de Gandrange pourra survivre avec, encore, une sidérurgie forte à ses cotés. Si ce site ferme, le reste de Gandrange suivra aussi sans aucun doute.

Bien au contraire, il faut être solidaire, et c'est tous ensemble qu'il faut soutenir le combat des collègues de Sollac, il en va de l'avenir industriel de toute la région.

Ci-dessous le communiqué des copains de Sollac.



Depuis, mardi 13 avril, la CFDT est entrée en résistance pour défendre l'avenir de la Sidérurgie Lorraine, sauver notre bassin d'emploi et défendre l'intérêt des salariés du site de Florange.

C'est pourquoi, nous avons dès aujourd'hui, et sans attendre les hésitations et autres états d'âmes des autres organisations syndicales décidé d'agir. Depuis 15h00, la gare d'Ebange est occupée. Occupée pour empêcher que nos matières premières et notre coke soient envoyés vers d'autres sites. Occupée pour ne pas mourir!!!

Nos usines sont en danger de mort !!! C'est aujourd'hui qu'il faut agir !!! Le 27 avril 2009 il sera trop tard !!!

Rejoignez notre combat, votre combat en prenant un peu de votre temps pour soutenir vos élus CFDT. Dans ce combat nous avons besoin de vous, de vous tous.

Venez, venez nombreux !!! Le compte à rebours est enclenché !!!!

RDV à la gare d'Ebange: 24h00 sur 24h00 !!!

Ensemble pour Gandrange a dit…

Commentaire reçu
Je viens de lire le jugement du tribunal concernant la mort du pauvre homme au TAB.
Je suis sidéré de voir que la justice Française s'en prenne au chef de service, 9 mois de prison même avec sursis, cela marque un homme à vie... est-il vraiment le coupable, à son niveau?
En revanche pourquoi doit-il donner de l'argent à un syndicat? la question est posée.

Je pense que celui qui a écrit ce commentaire connait parfaitement la réponse.

Rappel des faits

Il y a 4 ans au TAB un accident a couté la vie à un ouvrier, le chef de service venait d'être nommé depuis un mois "chef d'unité", et à ce titre, c'est lui qui a été condamné comme représentant de la Direction.

Bien que le plan de prévention ait été adopté par le chef d'unité et par le CHS-CT (Secrétaire CGT), mais en justice le CHS-CT ne peut être attaqué, la CGT s'est portée partie civile et a épaulé la famille pendant le procès et c'est à ce titre qu'elle a perçu 1000 euro.

Ce qui est scandaleux c'est la délégation de pouvoir que donnent les directions à certains cadres sans leur donner les moyens de leur responsabilité, et le chef de service en question en est le parfait exemple (de victime).

Les vrais responsables sont les hautes directions de l'époque qui refusaient tous crédits en terme de travaux destinés à améliorer les conditions de travail, le tout au nom de la rentabilité et pour en arriver, aujourd'hui, à la fermeture du TAB.

Mais ceux-la ne sont pas inquiétés, et il est fort à parier qu'ils seront gracement récompensés quand ils partiront en retraite.

Anonyme a dit…

Etre solidaire d'accord mais comme le dit l'autre commentaire vous(florange)ne l'avez pas ete avec nous(gandrange)!!! une greve ou un blocus ne se fait pas avec 3 pelerins,c'est tous florange qui doit s'arrete,vous n'etes meme pas solidaire entre vous!!!!
Et comme dab ces messieurs dames des bureaux tous services confondus ne se sentent pas concerné,c'est ecoeurant de se battre pour des gens pareils (secretaire,chef de services,ingenieurs etc...)
Et quand les dés seront jetés ils viendront se plaindres ces gens me degoute.

l'acieriste a dit…

Les vrais responsables sont les hautes directions de l'époque qui refusaient tous crédits en terme de travaux destinés à améliorer les conditions de travail, le tout au nom de la rentabilité et pour en arriver, aujourd'hui, à la fermeture du TAB.

Mais ceux-la ne sont pas inquiétés, et il est fort à parier qu'ils seront gracement récompensés quand ils partiront en retraite

enfin une bonne parole de votre part!!

dd a dit…

Juste quelques mots pour mettre les pendules à l'heure. Comment voulez vous ne pas être divisée quand on entend des gens qui travaillent à Unimétal Gandrange et d'autres à Sollac Florange!!!!!!.C'était une autre époque et l'unité commence par là en appelant les choses par leur nom: nous sommes tous Arcelor Mittal ( Gandrange ou Florange ) même si les " vieux " sont encore à Unimétal et quelquefois encore plus loin ( Marine de Wendel et autres ). Ne divisons pas par des noms différents, et plus d'actualité, le peu de sidérurgie qui reste en Lorraine.
Serions nous plus "cons", nous lorrains, que les bretons ou les corses qui savant s'unir quand il le faut!!!!!