NON et NON !
Au niveau de la branche sidérurgique du GESIM, deux négociations importantes
se sont déroulées ces dernières semaines.
La première, initiée fin 2015, proposait de rénover l’accord ACAP2000 pour relancer
la dynamique « logique compétences » dans les entreprises. La seconde, plus conventionnelle,
devait revaloriser les barèmes et
minima et éventuellement amender les textes de la convention.
A.CAP21
: Le pari de rénover ACAP2000
Qui se souvient encore d’ACAP2000
? Dans quels sites sidérurgiques est-il encore appliqué ? En essayant de répondre
à ces questions, la CFDT a fait le constat que le temps avait effacé les mémoires
et les bonnes pratiques mises en place à son origine.
La
Logique Compétence toujours d’actualité.
Pour celles et ceux qui ont
encore le « petit livre vert » dans leur bibliothèque, une relecture de l’accord
impose tout de suite l’idée que ce qui a été écrit en 1990 reste d’actualité. Sauf
que 25 ans plus tard, le contexte économique et social a changé, les entreprises
du feu groupe
USINOR ont été éclatées dans différents groupes sidérurgiques mondiaux. Sauf que
nos DRH ont oublié dans leur gestion des ressources humaines les bénéfices que pouvait
apporter l’accord ACAP2000.
Car, aujourd’hui, le fond
du problème repose bien sur cette logique de gestion des salariés purement économique et basée sur une
logique de poste, alors que le développement des performances de l’entreprise doit
s’appuyer sur les compétences acquises par
les salariés d’une part et sur l’interaction entre formation et organisation du
travail d’autre part.
Un
accord de substitution sans garanties
Sur les aspects fondamentaux
et les outils de gestion des salariés, la négociation a permis de clarifier et d’actualiser
les textes de 90.
Mais le principe même de
substituer l’accord A.CAP2000 par ce nouvel accord posait un vrai problème : Le nouvel accord proposait
une adhésion volontaire des entreprises. Quid alors des entreprises qui ne souhaiteraient
pas y adhérer ? ACAP2000 ayant disparu,
plus rien ne s’appliquait.
Autres
points de blocage : le droit au recours et le parcours mini.
Le premier est « l’arme nucléaire de dissuasion »
: Jamais utilisé mais toujours craint par les directions d’entreprise. En effet,
il suffisait qu’une équipe CFDT menace de
faire valoir le recours à la commission ad-hoc
pour que, miraculeusement, tous les cas se règlent.
Le second était tout aussi
dissuasif. Hormis les titulaires d’un BAC+2,
nombreux aujourd’hui dans nos entreprises, rien n’oblige conventionnellement l’entreprise
à faire évoluer les salariés dans la classification. La CFDT reconnait que la
classification actuelle (qui date de 1975) est mal taillée par rapport aux emplois
et qualifications actuelles. C’est tout l’objet des futures discussions nationales
de la Métallurgie sur le dispositif conventionnel et la classification unique. Et
dans cette perspective, la CFDT Sidérurgie a revendiqué un parcours professionnel
de référence permettant de donner des perspectives d’évolution aux salariés.
N’ayant obtenu aucune de ces deux revendications, la CFDT a dit NON au
nouvel accord.
La partition était écrite
d’avance. Il ne manquait plus que le maestro pour exécuter le morceau et ce fut
une symphonie !
Une symphonie de lamentations
sur la situation dramatique de la sidérurgie et sur les difficultés traversées par les entreprises.
Certes, certaines sont en vraie difficulté mais d’autres ne se portent pas
aussi mal qu’ils veuillent bien nous le faire croire.
Bref, un préambule au feu
d’artifice final : Le GESIM ne propose de revaloriser les barèmes des salaires annuels
minima que de 0, 7% ….. Et c’est tout !
Rien sur la prime de vacances,
rien sur la valeur du point et l’indemnité unique de restauration, rien sur l’indemnité
kilométrique.
A ce stade, ce n’est plus
une négociation, c’est un diktat ! Pour négocier et trouver un accord, il faut une
volonté partagée des deux parties. Or les représentants patronaux du GESIM n’en
avaient aucune.
La discussion tourna court
malgré les propositions et les arguments développés par la CFDT et les autres organisations
syndicales.
A
l’unanimité, la CFDT sidérurgie a refusé de signer l’avenant 2016 du GESIM. Nous
resterons donc sur les barèmes de 2015.
Crispation
et négociation ne font pas bon ménage ! Privilégier la rentabilité financière à
l’investissement sur les hommes et leurs compétences, c’est à coup sûr la mauvaise
voie pour une sidérurgie du futur.
Rappel des minimas
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